La Radio Nacional de Venezuela et la télévision d'Etat vénézuélienne ViVe se fondent sur des rumeurs directement issues de la complosphère.
Le 18 janvier dernier, la télévision d'Etat vénézuélienne ViVe a mis en ligne sur son site internet un texte de la Radio Nacional de Venezuela (RNV) affirmant que le séisme à Haïti était « le résultat d’un test de la Marine étatsunienne ». C'est « un tremblement de terre expérimental des Etats-Unis » qui aurait ravagé la petite république caribéenne, cible d'une arme secrète connue sous le nom de « projet HAARP ».
Selon ViVe, le séisme qui a eu lieu en Chine, dans la région du Sichuan, le 12 mai 2008, aurait également eu pour origine un test militaire du projet HAARP. De même qu'un autre « test qui s’est déroulé dans le Pacifique la semaine dernière et qui a provoqué un séisme de magnitude 6,5 [sur l’échelle de Richter] en Californie, sans faire de morts, à la différence de la tragédie haïtienne ». Ces tests n'auraient d'autre but final que « de détruire l’Iran avec une série de tremblements de terre destinés à renverser le régime islamique »...
Les sources de ViVe ? Un rapport « établi par la Flotte russe du Nord », laquelle « contrôle les activités navales des Etats-Unis dans les Caraïbes depuis 2008, lorsque Washington a rétabli la IVème Flotte qui avait été dissoute en 1950 et que la Russie a commencé ses premiers exercices dans la zone depuis la Guerre Froide ». Selon la chaîne pro-gouvernementale, « il est plus que probable que les Etats-Unis soient au courant des dégâts qu’ils provoquent parce qu’ils avaient envoyé à Haïti le général P. K. Keen [le n° 2 de l’US Southern Command – NDLR], afin de superviser les efforts de secours si nécessaire ».
Les cinq lettres de l'acronyme HAARP signifient High Frequency Active Auroral Research Project. Il s'agit d'un programme américain de recherche scientifique sur la ionosphère, basé en Alaska et lancé en 1990. Depuis lors, le HAARP, souvent présenté comme une « arme de destruction massive », est l'objet de toutes les spéculations et de tous les fantasmes complotistes. Il serait notamment capable de modifier le climat et d'influencer les comportements humains.
Sur le site du ministère vénézuélien de la communication et de l'information (dont dépend directement la chaîne de télévision ViVe), on trouve ainsi un texte présentant le projet HAARP comme « faisant partie de l'arsenal militaire du Nouvel Ordre Mondial ». Son auteur ? Michel Chossudovsky, animateur du site conspirationniste Mondialisation.ca.
La théorie du complot sur le séisme à Haïti a été développée dès le 14 janvier (48 heures après l'événement) par un internaute répondant au pseudonyme de "Sorcha Faal" (selon certains, il s'agirait d'un dénommé David Booth) sur son site internet. HAARP est également accusé d'être à l'origine du cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie le 2 mai 2008 ou du tsunami du 26 décembre 2004. La théorie du complot selon laquelle les Etats-Unis étaient derrière le raz-de-marée qui a dévasté l'Asie du Sud-Est avait notamment été répandue par le journaliste conspirationniste australien Joe Vialls (un collaborateur du Réseau Voltaire) et par l'astrophysicien et ufologue Jean-Pierre Petit.
Comme le note Marion Solletty (Slate.fr), « le séisme qui s'est produit à Haïti [...] n'a rien d'étonnant pour les experts. La zone de Port-au-Prince, plus particulièrement au niveau de la ville de Leogane, est [en effet] traversée en surface par une immense fissure, la faille d'Enriquillo, qui va de la République dominicaine à la Jamaique ». La journaliste rappelle aussi qu'« Haïti est connue pour avoir une sismologie très importante. Sept tremblements de terre d'une magnitude similaire se sont produits dans cette zone durant les deux derniers siècles, comme en 1701 ou en 1784 ».
Selon Audrey Fournier (Le Monde.fr), « la volonté d’Hugo Chavez de contester le leadership américain dans la gestion de la crise, en allant jusqu’à l’accuser d’être responsable de la catastrophe, s’inscrit dans une tentative de longue haleine du Venezuela d’étendre son influence sur la région Caraïbe ».
Mise à jour (22/01/2010 à 20h47) : Dans la journée, le Réseau Voltaire a mis en ligne la traduction du texte publié sur ViVe. Le Réseau Voltaire renvoie notamment, dans une de ses notes de bas de page, au site de Jean-Pierre Petit.
Mise à jour (23/01/2010) : La vidéo de Russia Today, qui se contentait de reprendre l'information diffusée par le quotidien espagnol ABC selon laquelle le président vénézuélien serait l'auteur des propos diffusés par la Radio Nacional de Venezuela, a été retirée de la présente page.
Le 18 janvier dernier, la télévision d'Etat vénézuélienne ViVe a mis en ligne sur son site internet un texte de la Radio Nacional de Venezuela (RNV) affirmant que le séisme à Haïti était « le résultat d’un test de la Marine étatsunienne ». C'est « un tremblement de terre expérimental des Etats-Unis » qui aurait ravagé la petite république caribéenne, cible d'une arme secrète connue sous le nom de « projet HAARP ».
Selon ViVe, le séisme qui a eu lieu en Chine, dans la région du Sichuan, le 12 mai 2008, aurait également eu pour origine un test militaire du projet HAARP. De même qu'un autre « test qui s’est déroulé dans le Pacifique la semaine dernière et qui a provoqué un séisme de magnitude 6,5 [sur l’échelle de Richter] en Californie, sans faire de morts, à la différence de la tragédie haïtienne ». Ces tests n'auraient d'autre but final que « de détruire l’Iran avec une série de tremblements de terre destinés à renverser le régime islamique »...
Les sources de ViVe ? Un rapport « établi par la Flotte russe du Nord », laquelle « contrôle les activités navales des Etats-Unis dans les Caraïbes depuis 2008, lorsque Washington a rétabli la IVème Flotte qui avait été dissoute en 1950 et que la Russie a commencé ses premiers exercices dans la zone depuis la Guerre Froide ». Selon la chaîne pro-gouvernementale, « il est plus que probable que les Etats-Unis soient au courant des dégâts qu’ils provoquent parce qu’ils avaient envoyé à Haïti le général P. K. Keen [le n° 2 de l’US Southern Command – NDLR], afin de superviser les efforts de secours si nécessaire ».
Les cinq lettres de l'acronyme HAARP signifient High Frequency Active Auroral Research Project. Il s'agit d'un programme américain de recherche scientifique sur la ionosphère, basé en Alaska et lancé en 1990. Depuis lors, le HAARP, souvent présenté comme une « arme de destruction massive », est l'objet de toutes les spéculations et de tous les fantasmes complotistes. Il serait notamment capable de modifier le climat et d'influencer les comportements humains.
Sur le site du ministère vénézuélien de la communication et de l'information (dont dépend directement la chaîne de télévision ViVe), on trouve ainsi un texte présentant le projet HAARP comme « faisant partie de l'arsenal militaire du Nouvel Ordre Mondial ». Son auteur ? Michel Chossudovsky, animateur du site conspirationniste Mondialisation.ca.
La théorie du complot sur le séisme à Haïti a été développée dès le 14 janvier (48 heures après l'événement) par un internaute répondant au pseudonyme de "Sorcha Faal" (selon certains, il s'agirait d'un dénommé David Booth) sur son site internet. HAARP est également accusé d'être à l'origine du cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie le 2 mai 2008 ou du tsunami du 26 décembre 2004. La théorie du complot selon laquelle les Etats-Unis étaient derrière le raz-de-marée qui a dévasté l'Asie du Sud-Est avait notamment été répandue par le journaliste conspirationniste australien Joe Vialls (un collaborateur du Réseau Voltaire) et par l'astrophysicien et ufologue Jean-Pierre Petit.
Comme le note Marion Solletty (Slate.fr), « le séisme qui s'est produit à Haïti [...] n'a rien d'étonnant pour les experts. La zone de Port-au-Prince, plus particulièrement au niveau de la ville de Leogane, est [en effet] traversée en surface par une immense fissure, la faille d'Enriquillo, qui va de la République dominicaine à la Jamaique ». La journaliste rappelle aussi qu'« Haïti est connue pour avoir une sismologie très importante. Sept tremblements de terre d'une magnitude similaire se sont produits dans cette zone durant les deux derniers siècles, comme en 1701 ou en 1784 ».
Selon Audrey Fournier (Le Monde.fr), « la volonté d’Hugo Chavez de contester le leadership américain dans la gestion de la crise, en allant jusqu’à l’accuser d’être responsable de la catastrophe, s’inscrit dans une tentative de longue haleine du Venezuela d’étendre son influence sur la région Caraïbe ».
Mise à jour (22/01/2010 à 20h47) : Dans la journée, le Réseau Voltaire a mis en ligne la traduction du texte publié sur ViVe. Le Réseau Voltaire renvoie notamment, dans une de ses notes de bas de page, au site de Jean-Pierre Petit.
Mise à jour (23/01/2010) : La vidéo de Russia Today, qui se contentait de reprendre l'information diffusée par le quotidien espagnol ABC selon laquelle le président vénézuélien serait l'auteur des propos diffusés par la Radio Nacional de Venezuela, a été retirée de la présente page.
Depuis seize ans, Conspiracy Watch contribue à sensibiliser aux dangers du complotisme en assurant un travail d’information et de veille critique sans équivalent. Pour pérenniser nos activités, le soutien de nos lecteurs est indispensable.